De l’action au silence : pourquoi les postures de yoga préparent à la méditation
Lorsque l’on pense au yoga, on imagine souvent des postures : chien tête en bas, guerrier, torsions…
Mais dans la tradition yogique, les āsanas (les postures) ne sont pas une fin en soi.
Elles sont une préparation, un passage vers quelque chose de plus subtil : la méditation. Ou, pour utiliser le terme sanskrit, Dhyāna.
Le yoga, bien plus qu’une pratique physique
Le yoga tel que transmis dans les Yoga Sūtras de Patañjali repose sur huit piliers, appelés ashtanga yoga (ashta = huit, anga = membres). Ces étapes guident le pratiquant vers l’union du corps, du souffle, du mental… et de l’essence de l’être.
Voici ces 8 étapes :
Yama – règles éthiques (ex : non-violence, vérité)
Niyama – discipline intérieure (ex : pureté, contentement)
Āsana – les postures physiques
Prāṇāyāma – la maîtrise du souffle
Pratyāhāra – le retrait des sens vers l’intérieur
Dhāraṇā – la concentration
Dhyāna – la méditation profonde
Samādhi – l’union, l’absorption
Dans ce parcours, āsana n’est que l’une des étapes, celle qui prépare le corps à l'immobilité.
Bouger pour mieux s’immobiliser
Pourquoi les postures sont-elles importantes pour méditer ?
Parce que pour rester assis en silence, il faut un corps stable, souple, détendu.
Les tensions physiques deviennent vite des distractions mentales. Le corps agité empêche l’esprit de se poser.
En pratiquant les asanas, on :
libère les tensions musculaires,
ouvre les zones de respiration,
fait circuler l’énergie vitale (prāṇa),
et surtout, on développe l’attention au moment présent.
C’est dans cet état de présence corporelle et mentale que l’on peut ensuite s’asseoir, en silence, et glisser dans l’espace plus subtil de la méditation.
Dhyāna : méditer, ou laisser être
Dhyāna n’est pas une technique, mais un état :
un flux continu d’attention sans effort, sans distraction.
Un moment où le mental ne lutte plus, ne contrôle plus — il observe simplement. Il devient un espace ouvert, témoin de ce qui est.
Pour y accéder, le chemin commence souvent par le mouvement.
Et c’est là toute la beauté du yoga : une danse entre le corps qui agit et l’esprit qui apprend à s’arrêter.
En résumé: les postures de yoga ne sont pas le but.
Elles sont une invitation au calme, une porte vers l’assise, un pont vers Dhyāna.
Alors, la prochaine fois que vous terminez une pratique, prenez un instant. Asseyez-vous. Restez.
Écoutez le silence que vous avez cultivé en bougeant.
C’est peut-être là que commence le vrai yoga.
Pour aller plus loin:
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